Découvrez ASOZOF

L’économie togolaise : une ouverture vers les investissements et la croissance

L’économie togolaise est ouverte aux investissements, aux partenariats et motivée par une volonté de croissance bien affirmée.

Les lignes qui suivent, extraites du résumé du Plan National de Développement (PND) (Source), présentent la stratégie de développement de l’économie togolaise jusqu’en 2022.


DÉFIS MAJEURS À RELEVER ET PRIORITÉS DE DÉVELOPPEMENT

Le gouvernement de la République Togolaise, conscient que les efforts doivent être intensifiés pour jeter et consolider les bases de l’émergence future du Togo d’ici à 2030, a fait réaliser un diagnostic qui dégage les principaux défis du Plan National de Développement 2018-2022. Ces défis sont essentiels pour permettre au Togo de mieux se positionner sur le chemin de la transformation structurelle de son économie :

  • Développement d’une chaîne logistique et de transport autour du Port Autonome de Lomé, en l’intégrant à un réseau de transport rénové pour créer un hub logistique et un corridor de développement compétitifs.

  • Développement des chaînes de valeur dans le secteur agro-sylvo-pastoral par la mise en place d’agropoles fédérant plusieurs activités : culture vivrière, aquaculture, transformation, recherche, ainsi que la réforme du foncier.

  • Développement du secteur industriel, artisanal et extractif, par la création de parcs industriels intégrés orientés vers les exportations et à forte intensité de main-d’œuvre (exemple : industrie textile), et par le renforcement de la transformation des filières des phosphates et du calcaire.

  • Réformes dans le secteur des TIC, incluant le parachèvement du cadre juridique, la réduction des coûts et l’amélioration de la connectivité pour avancer rapidement vers une économie digitalisée.

  • Réduction du déficit énergétique, afin de garantir une fourniture stable et durable d’énergie.

  • Accélération de la croissance économique, le Togo se trouvant actuellement dans le tiers inférieur des pays comparables en termes de croissance du PIB réel par habitant.

  • Amélioration de la gouvernance sous toutes ses formes, avec une administration plus performante pour accompagner la transformation économique et la cohésion sociale.

  • Inclusion sociale et financière, permettant une redistribution équitable des fruits de la croissance.

  • Mobilisation des ressources, pour renforcer la capacité d’endettement de l’État et l’attractivité des investissements privés.

🏛️ Vision de Développement du Togo

Faire du Togo une nation à revenu intermédiaire, économiquement, socialement et démocratiquement solide, stable, solidaire et ouverte sur le monde.


🎯 Objectif global du PND

Transformer structurellement l’économie pour une croissance :

  • forte,

  • durable,

  • résiliente,

  • inclusive,

  • créatrice d’emplois décents,

  • améliorant le bien-être social.


🚧 Défis majeurs identifiés

  1. Créer un hub logistique compétitif autour du Port de Lomé.

  2. Développer des agropoles et valoriser les chaînes agro-sylvo-pastorales.

  3. Booster l’industrialisation dans les secteurs manufacturier, artisanal et extractif.

  4. Réformer le secteur des TIC pour digitaliser l’économie.

  5. Renforcer l’accès à l’énergie.

  6. Accélérer la croissance économique.

  7. Améliorer la gouvernance administrative et sociale.

  8. Favoriser l’inclusion sociale et financière.

  9. Mobiliser davantage de ressources financières.


📌 Axes stratégiques du PND

🔹 Axe 1 – Hub logistique & centre d’affaires

  • Infrastructures logistiques de qualité

  • Connectivité multimodale (routes, ports, TIC)

  • Positionnement de Lomé comme centre d’affaires régional

🔹 Axe 2 – Pôles de transformation industrielle

  • Développement de l’agro-industrie, de la manufacture et des industries extractives

  • Encouragement à la valeur ajoutée locale

  • Promotion de l’exportation et de la demande intérieure

🔹 Axe 3 – Inclusion & développement social

  • Renforcement des capacités humaines et institutionnelles

  • Équité, genre et inclusion au cœur des actions

  • Consolidation du tissu social

  • Amélioration de l’environnement des affaires


📈 Ambition de croissance

  • 7,6 % de croissance visée à l’horizon 2022

  • Par la modernisation agricole, l’industrialisation adaptée et la diversification économique

  • Objectif : réduction de la pauvreté et des inégalités, création d’emplois décents

En particulier, le gouvernement va se concentrer sur le développement d’un pôle de transformation agricole selon l’approche chaînes de valeurs et ciblé sur la productivité pour atteindre la sécurité alimentaire, l’équilibre de la balance commerciale agricole et la création d’emplois agricoles. Pour y parvenir, avec l’appui du secteur privé et des partenaires au développement, il consacrera plus de ressources au secteur de l’agriculture avec des mécanismes novateurs de financements adaptés. Ces ressources serviront en priorité à moderniser l’agriculture, notamment à améliorer le rendement par le développement d’une mécanisation adaptée, la maîtrise de l’eau et le renforcement des coopératives liées au secteur de la transformation et surtout à mettre à niveau le centre de recherche (notamment l’institut togolais de recherche agronomique) et les centres de formation agricole. Elles contribueront également à mettre en place les agropoles autour des filières à haute valeur ajoutée et à installer une usine majeure de transformation par filière à haute valeur ajoutée ciblée.

Par ailleurs, l’action du gouvernement sera portée sur la mise en place d’un pôle manufacturier et d’industries extractives (en lien avec le développement d’un pôle logistique d’excellence) parce qu’il considère l’industrie et les mines comme des moteurs importants pour la dynamisation du rythme de croissance et des piliers incontournables pour la transformation structurelle de l’économie. En effet, une croissance significative des activités manufacturières et extractives est nécessaire pour la création d’opportunités d’emplois. Dans cette perspective, il s’attachera essentiellement à mettre en place des politiques cohérentes (simplification des procédures et mesures incitatives) qui favorisent (i) l’intégration des unités de production à la ZES et le développement de l’industrie textile centrée sur le haut-de-gamme destiné à l’exportation ; et (ii) le développement de chaînes de valeur pour le sous-secteur des industries extractives (promotion d’une filière de production d’engrais, développement des matériaux de construction, etc.).

Enfin, le gouvernement mise sur un investissement important dans le capital humain, afin de faire du togolais le premier acteur et le premier bénéficiaire du développement du pays. En d’autres termes, il s’agira de consolider le socle social national et renforcer les mécanismes d’inclusion. À cet effet, le PND mettra un accent particulier sur (i) la formation professionnelle, qui constitue un élément central pour améliorer la productivité de l’économie, accélérer l’emploi des jeunes et réduire les inégalités sociales ; (ii) la protection sociale, afin d’élargir progressivement l’inclusion à toutes les couches de la population et renforcer la contribution du secteur social à la création de richesse ; (iii) la responsabilité sociale des entreprises, afin d’accroître la responsabilisation citoyenne en faveur de la protection des droits ; et (iv) la poursuite des efforts visant à améliorer la qualité et l’accès aux services sociaux de base, notamment en matière d’éducation générale, de santé, de nutrition, de services énergétiques, d’eau et assainissement.

Dans le cadre du présent PND, quelques thèmes transversaux ont été identifiés et pris en compte dans la planification stratégique. Ils portent en effet sur des questions de première importance pour le Togo telles que : (i) le genre, (ii) la couverture sanitaire universelle avec un accent sur le VIH/Sida, (iii) l’emploi décent, (iv) la gouvernance, (v) le financement, (vi) l’environnement, (vii) le renforcement des capacités, (viii) l’habitat et le cadre de vie, (ix) la digitalisation de l’économie, (x) l’économie bleue, et (xi) la contribution du PND à la mise en œuvre des objectifs de développement durable.

CADRAGE MACROÉCONOMIQUE ET SCHÉMA DE FINANCEMENT DU PND

Le cadrage macroéconomique tient compte des informations disponibles sur l’économie togolaise et ses perspectives, des leçons tirées de la mise en œuvre sur la période 2013-2017 de la Stratégie de Croissance Accélérée et de Promotion de l’Emploi (SCAPE), du rapport des services du Fonds Monétaire International (FMI) sur le programme de la Facilité Élargie de Crédit (FEC) et de l’objectif de la transformation structurelle de l’économie.

Il est élaboré en tenant compte d’un environnement économique international qui a été marqué en 2016 par la reprise mondiale de l’activité au deuxième semestre de 2016 et qui s’est affermie au premier semestre de 2017.

Le schéma de croissance du PND découle du cadrage macroéconomique réalisé suivant deux scénarios : un scénario de référence basé sur la situation tendancielle et un scénario volontariste. Le scénario de référence, avec un niveau de croissance annuel moyen de 5,2 % sur la période 2018-2022, suppose une évolution normale des réformes en cours sans changement fondamental. Le scénario volontariste plus ambitieux correspond au schéma de transformation structurelle de l’économie. La croissance du PIB réel serait plus forte et se situerait à 6,6 % par an en moyenne, soit 1,4 point de pourcentage de plus par an par rapport au scénario de référence.

Sur la base du cadrage macroéconomique, les ressources requises pour la mise en œuvre du PND sur la période 2018-2022 sont de 4 622,2 milliards FCFA. Les dépenses d’investissement public sont évaluées à 1 623,1 milliards de FCFA, représentant 35,1 % du coût global. Les investissements privés couvrent le reste du financement à raison de 2 999,1 milliards de FCFA. Ces ressources contribueront à financer les programmes et projets de l’axe 1 relatif à la mise en place d’un hub logistique d’excellence et d’un centre d’affaires de premier ordre, les projets de l’axe 2 sur le développement des pôles de transformation agricole, manufacturiers et d’industries extractives, et ceux de l’axe 3 relatif à la consolidation du développement social et au renforcement des mécanismes d’inclusion. Le financement du PND se fera par le biais de la mise en œuvre d’une stratégie ambitieuse de mobilisation de ressources internes et externes, axée sur des méthodes nouvelles et innovantes, en sus du recours à l’APD traditionnelle.

Au titre des financements innovants, l’émission de titres publics, la mobilisation des fonds des Togolais de l’extérieur, les obligations garanties par les pays donateurs vendues sur le marché financier, les allocations provenant des fonds générés par la vente des quotas d’émission, les PPP, les prêts bonifiés, le financement participatif, l’actionnariat populaire, etc., pourront être utilisés.

MÉCANISME DE MISE EN ŒUVRE ET DE SUIVI-ÉVALUATION

L’élaboration du PND répond à un changement profond de paradigme fondé sur la nécessité de recentrer les efforts en matière de développement. Le processus a été conduit au travers d’une approche largement participative à laquelle l’ensemble des parties prenantes a été associé, y compris au niveau territorial. Sa mise en œuvre appelle également la mobilisation et l’implication de toutes les parties prenantes, notamment le secteur privé, la société civile, ainsi que les partenaires techniques et financiers.

Le processus de mise en œuvre et de suivi-évaluation s’inscrira dans une démarche visant à :

  1. Assurer un meilleur suivi de mise en œuvre des programmes et projets, afin d’améliorer le processus mis en place ;

  2. Apprécier de manière fiable les résultats des projets/programmes retenus dans le PND sur la base d’un plan intégré de suivi-évaluation et d’un dispositif statistique, matérialisé par la réalisation régulière des enquêtes de portée nationale et la production de statistiques sectorielles fiables ;

  3. Évaluer les effets et impacts desdits résultats sur les populations bénéficiaires ;

  4. Permettre une meilleure communication avec l’ensemble des acteurs du développement ;

  5. Mobiliser plus de ressources nécessaires pour le financement du PND.

Afin de s’assurer de l’atteinte effective des résultats, le gouvernement, tirant les leçons des expériences passées, mettra en place une agence dédiée, notamment à l’implémentation du PND. L’objectif est de disposer d’un outil intégré, focalisé et suffisamment efficace pour mobiliser l’ensemble des acteurs, notamment le secteur privé et la société civile.

Afin d’assurer un suivi et une mobilisation efficiente des ressources dès le lancement du PND, le gouvernement entend s’appuyer de manière transitoire sur les structures existantes, notamment les structures de coordination des ministères du Plan et des Finances, ainsi que les unités spéciales de suivi et d’exécution sous l’égide de la Présidence de la République et de la Primature. Ce dispositif, intégrant pleinement le secteur privé et la société civile, se présentera comme suit :

  1. Un Conseil national de développement, structure positionnée au niveau stratégique, qui donne les orientations et effectue le suivi stratégique des résultats ;

  2. Un Secrétariat stratégique en appui au Conseil national de développement, chargé de la coordination du suivi des actions menées ;

  3. Un Secrétariat opérationnel constitué par le secrétariat technique du DSRP, dont la mission reste l’animation quotidienne du dispositif de suivi intégré.

Pour les besoins de la cause, des relations de travail claires seront définies entre le secrétariat DSRP et les structures de planification et de budgétisation que sont la Direction générale de la planification et du développement et la Direction générale du budget.

Au niveau régional et local, seront mises en place les commissions régionales et locales de développement et d’aménagement du territoire ainsi que leurs comités techniques, prévus par la loi-cadre sur l’aménagement du territoire.

L’opérationnalisation du PND se fonde sur la mise en œuvre de la Matrice d’Actions Prioritaires (MAP), qui contient les actions majeures et les mesures d’investissements stratégiques nécessaires à l’atteinte des cibles visées. Un cadre de résultats, avec des indicateurs de performance et de suivi-évaluation, est également défini. Le Programme d’Investissements Publics (PIP) triennal, aligné sur les orientations stratégiques du PND, reste un outil d’opérationnalisation du plan, dont la tranche annuelle constitue la partie investissement du budget général.

La mise en œuvre du PND 2018-2022 se fera dans un contexte qui présente des risques pouvant entraver la bonne marche du Togo vers l’émergence. Le gouvernement envisage de conduire un agenda cohérent de mesures et réformes de grande ampleur, visant à minimiser ces risques et à favoriser la transformation structurelle de l’économie.

La réussite de la mise en œuvre du PND requiert également une posture prospective, c’est-à-dire une anticipation des défis futurs afin de faire face aux menaces tout en exploitant les meilleures opportunités à court, moyen et long termes.